Sylvie Clapier, Artiste Peintre

Je pratique la peinture depuis la fin des années 1990.
C'est presque exclusivement une peinture de paysages, plus ou moins abstraite, plus ou moins expressionniste.
Comment traduire sur le tableau la force de l'énorme vague qui déferle sur les galets de la Manche ? Comment traduire ce sentiment de sérénité que le silence de la neige recouvrant les vallons de la vallée de Chevreuse vous fait éprouver ? Comment retrouver l'infinité des couleurs de la forêt de Rambouillet, ses clairières, ses espaces lumineux traversés de branches ou de brindilles ? Même un simple champ n'est pas vert ou jaune selon la saison. Un arbre est un être vivant qui vous impose de tenter d'en être à la hauteur.
Il est impossible de reproduire la merveille des paysages sculptés par la nature, ses espaces, ses lumières, ses innombrables couleurs.
Le tableau est autre chose.
Même s'il est abstrait, je veux qu'il dégage la sensation du paysage qui en était à l'origine, mais il m'est impossible de le copier ou de le représenter. Partant presque toujours d'une vision, d'un souvenir ou d'une idée, le tableau adviendra dans le silence de l'atelier. Car le tableau à sa vie propre, c'est lui qui guidera le résultat peut être final. Il devra dégager espace, puissance, lumière.
Et voilà la peinture à l'huile, onctueuse, lumineuse, longue à sécher, autorisant tous les repentirs. Elle est matière, mais pas pour elle-même. Les superpositions recouvrent ou laissent transparaître les couches, les subtils détails qui créent les vibrations de la couleur, les petits ou les grands espaces de lumière. Je dois reconnaître que j'aime souvent une peinture un peu foutraque, mais construite.
Il m'arrive aussi de m'essayer aux pigments ou à l'acrylique, mais c'est trop sec et j'y trouve moins de possibilités. Le travail sur papier appelle d'autres façons, les matières s'alternent : la gouache dont j'aime la matité profonde, les pastels gras ou à l'huile alliant les traits et la belle couleur grasse.
La peinture est infinie...
